Cidiène « L'ombre s'efface d'un sourire. »

Age : 33 Ratures : 158 Localisation : Une Cité Phocéenne le plus souvent. Quelque part dans le monde, généralement.
 | Sujet: Joe Bousquet Dim 18 Oct - 22:41 | |
| Juste partager l'une des œuvres d'un poète français (né fin du XX mort à 50 ans), pair d'Ernst, Aragon et Gide, qui influença beaucoup Char... et d'autres. Poète qui, à 21 ans après avoir fait "La Der des ders" reçoit une balle allemande qui se plante dans sa colonne vertébrale, au niveau des pectoraux et le pousse peu à peu dans la douleur. Avec pour seul espérance de se raccrocher à vivre malgré la paralysie de ses membres inférieurs. A PRIX D'OMBRE
Loin des autres, il se trouble. La solitude l'effraie, elle lui apprend qu'un homme n'est jamais seul. Il se salit dans un duel sans adversaire dont la fatigue corrompt les traits qu'on lui voit. Sueur et souillures, il a le goût du mal qu'il fait et n'a même pas le mal dans le sang.
On l'a rencontré nu-tête, couvert de sciures et de salives, il courait en hésitant, les yeux vides. Personne ne reconnaît les chemins où il s'est perdu. Il veut être partout à la fois comme pour y devancer quelque espérance. Vêtu à tâtons dans sa hâte de gagner la rue avant l'aube ; il ne voit pas plus le jour que s'il en était la chute. Avec la fureur d'exister, il ne craint rien autant que d'apparaître.
Il fuit la lumière parce que la lumière lui ressemble ;
et, lui-même, il est né de cette ressemblance. Pourquoi se masquerait-il, à tout ce qui s'enfonce, ce lutteur est lié par la haine de ce qui grandit. A peine seul, il sent une menace ; il se cherche, ne se trouve personne. Il retrouve sa vie et elle se passe de lui. S'il veut courir son existence lui fait obstacle.
Marche, on dirait qu'il va faire beau. Rivage ou rocher, lave du flot ou la pierre à ton cou, même un baiser des mers, tout ce qui prend une forme se pénètre d'un devoir.
Tu as craint l'eau dont on n'apercevait pas le fond et les endroits où le jour s'était noyé pour te donner tes jours.
Pleure, pleure ta nuit blanche de larmes, tu portes ton mal sur le visage et le matin que tu déchires est entré dans ton cœur.
Pleure, forme qui brille sur l'ombre humaine que tu es, tes yeux pleurent une autre clarté de qui ton visage et ton corps promènent l'ombre tremblante. ps : de ce que j'ai lu pour l'instant de lui, c'est celui que je préfère.
Dernière édition par Cidiène le Jeu 22 Oct - 8:06, édité 1 fois |
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Frank Jess A déjà crié>

Ratures : 3 Localisation : France - Chatou
 | Sujet: Re: Joe Bousquet Mar 20 Oct - 23:27 | |
| Très interessant. Je ne connaissais pas du tout ce Joe Bousquet, il a l'air proche des surréalistes, ce qui n'est pas pour me déplaire en un sens. |
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